» Keishi Kosake || Bitter's end.

PART I - LA MORT D'UNE ETOILE.

« Tu as vu la belle étoile là-bas, mon chéri ?
- Oui maman ! Elle s’appelle comment ?
- Et bien, à toi de choisir Keishi.
- Je vais l’appeler Sakiko ! Comme toi maman ! »

Sur les mots de son fils, la jeune femme se mit à rire doucement. Keishi était assit sur les genoux de sa mère et tout les deux admiraient le magnifique ciel sombre de la nuit en attendant que le père de famille rentre du travail. Ils restèrent ainsi un bon moment à contempler les étoiles et à leur donner des noms en riant.
Puis après quelques minutes qui passèrent trop vite aux yeux des deux compères, l’homme de la maison entra dans la pièce. Il avait l’air fatigué et le visage grave. Le petit garçon glissa des genoux de sa mère et alla se jeter dans les bras de son père. Il lui expliqua que avec sa mère, ils avaient donnés des noms aux étoiles et il lui aussi qu’il en avait appelé une Toshirô ; le même prénom que son père. L’homme ne pût s’empêcher de sourire aux paroles de son fils et l’embrassa sur la joue avant de se relever en reprenant son air froid. Il se dirigea vers sa femme qui était toujours assise sur la chaise près de la fenêtre.

« Qu’est-ce qu’il t’arrive Toshirô ?
- Comment as-tu osé … ? »

Sur ses mots, il gifla la jeune femme qui se cogna contre le mur et tomba allongée par terre. Elle mit plusieurs secondes à se remettre du choc puis elle demanda à son époux ce qui lui prenait. Il commença à s’énerver et lui répondit qu’il savait ce qu’elle avait fait, qu’il savait qu’elle avait eut des relations avec un autre homme. Sakiko ne cacha pas ses actes passés et l’avoua tout de suite. Elle avoua avoir trompé son mari avec un autre homme. Evidemment, Toshirô demanda à sa compagne quels étaient les raisons de son acte et elle lui répondit que comme il n’était jamais là, elle était en manque d’affection et que ses sentiments s’étaient tournés vers un autre homme plus attentionné. Les phrases arrogantes de la jeune femme mirent l’homme hors de lui et il la gifla une nouvelle fois. Celle-ci se cogna contre le mur et le choc fut tel qu’elle saigna de l’arrière du crâne. Elle se releva et alla pour rendre ses coups à son mari mais celui-ci l’attrapa pas le poignet et lui enfonça violemment son point dans le ventre. La jeune femme se mit à cracher du sang. Accroupie au sol, elle n’avait plus aucuns moyens de défense et était prise de panique. Pour tout secours, elle se mit à implorer le pardon de l’homme sur un ton suppliant. Elle lui demandait pitié et n’arrivait plus à contenir ses larmes qui coulèrent à flots le long de ses joues. Les larmes se mélangeaient au sang mais l’homme se s’arrêta pas pour autant. Fou de rage et ignorant les pardons de sa femme, il se saisit d’un couteau qui était posé sur la table à manger. Il se rapprocha de Sakiko et lui murmura à l’oreille ;

« Sale garce, tu vas regretter tes actes. »

Avant même qu’elle ne pût réagir, Sakiko fut prise d’une vive douleur. Toshirô venait de lui planter le couteau dans la poitrine, sûrement au cœur. Le sang chaud coulait sur la main de l’homme et ce soir-là, une étoile s’éteignit dans le ciel. Avant de s’écrouler au sol, Sakiko réussit à jeter un doux regard à son fils qui était caché derrière le canapé. Elle lui souria une dernière fois puis ferma les yeux pour un long moment. Keishi fondit en larmes. Du haut de son jeune âge, il avait comprit qu’il ne verrait plus jamais le sourire de sa mère. Il comprit que sa vie était terminée. Il comprit que tout était finit …
La police ne tarda pas à arriver. Ils trouvèrent un petit garçon tremblant et pleurant dans les bras de son père. Un officier demanda ce qui s’était passé et Toshirô répondit que sa femme venait de se suicider. Les forces de l’ordre le crurent sur parole et compatirent à la mort de son épouse. Keishi n’eut ni le courage, ni la force de dire ce qui s’était réellement passé ce soir-là. Il n’avait que 5 ans et c’était un 1er février 1994.

PART II - VANGEANCE INVOLONTAIRE.

C’était un 25 octobre 2004. Dehors, l’air était frais et humide. Il devait être bientôt 21h00. Toshirô Kosake montait les escaliers pour se rendre dans la chambre de son fils, Keishi. Cela faisait 10 ans que Sakiko avait été sauvagement enlevée de ce monde par son propre époux. Personne ne connaissait la vérité sauf Keishi et son père. Le jeune garçon de 15 ans était tout de suite monté dans sa chambre après le repas car il savait ce qui allait lui arriver. Recroquevillé sur son lit, il tremblait à chaque pas de son père qui montait dans les escaliers. Keishi avait peur et le ventre noué rien qu’à savoir ce qui l’attendait. Il revivait cette torture tout les soirs mais sa peur ne diminuait jamais, toujours aussi effrayante qu’au début. Soudain, la porte s’ouvrit. Il sursauta et vit son père entrer dans la pièce. Dans un couinement terrorisé, Keishi plongea sa tête dans ses bras. L’homme s’approcha de lui sans un bruit.

« J’attend ce moment depuis ce matin.
- S’il te plaît papa …
- Mais on va bien s’amuser, ne t’en fais pas.
- Non je t’en pris !
- En plus, j’ai trouvé un nouveau jeu, tu vas voir … »

Malgré les sanglots de son fils, Toshirô sortit une lame de rasoir de la poche de son pantalon. Rien qu’en voyant ce petit objet brillant et tranchant, Keishi fondit en larmes. Vous l’aurez compris, depuis la mort de sa mère, l’adolescent est battu tout les soirs par son père. Il est torturé de différentes façons qui lui laissent des marques et des cicatrices toujours plus saillantes. Pourquoi ces actes de la part du père ? Tout simplement de la folie mais aussi pour garder le silence de son fils, pour que celui-ci ne répète jamais rien de ce qu’il a vu ? De toute façon, il n’aurait pas le courage de parler, de dénoncer son père.
L’homme se rapprocha un peu plus et gifla son fils qui ne réagit pas. Trop l’habitude sûrement. Il reçu ainsi plusieurs coups tous aussi violents les uns que les autres pendant de longues minutes. Keishi se retrouva allongé sur le sol, le visage ensanglanté, comme chaque fois. Ce soir-là, il échappa aux abus sexuels. En effet, il était parfois violé par son propre père qui n’éprouvait aucune pitié à souiller son fils. Quel père ferait cela à son enfant dîtes-moi ? Malgré cette « chance », Keishi aurait le droit à autre chose ; les mutilations. Toshirô s’accroupit près de corps de l’adolescent et lui releva la tête en le tirant pas les cheveux. Le visage de Keishi se crispa de douleur. Avec sa lame de rasoir, Toshirô lui déchira la peau de la joue en un long trait rouge qui arracha un grand cri de douleur à son fils. Presque agonisant et sous l’emprise d’une soudaine colère, Keishi se releva d’un bon et là, tout défilé bien trop vite. Le jeune homme se jeta sur son père et lui agrippa le coup, enfonçant ses ongles au plus profond dans la chair de l’homme. Toshirô tenta de se débattre mais la rage de son fils était plus forte.

« Rends-moi ma mère, sale ordure ! Qu’est-ce que tu as fais d’elle !?
- Keishi … Arrête.
- Tu n’as pas arrêté quand elle te l’a supplié !
- Keishi je t’en supplie …
- Crève !! »

Keishi pleurait toutes les larmes de son corps de rage et de désespoir. Il faisait couler le sang de son père sans pitié comme celui-ci l’avait fait plus tôt.
Paniqués par les cris et les bruits, les voisins firent irruption dans la maison et tentèrent de séparer l’adolescent de corps de son père. Ils appelèrent ensuite la police qui ne tarda pas à arriver. Toshirô fut envoyé à l’hôpital, son fils aussi. Mais pour Keishi, ce fut l’hôpital psychiatrique. Le jeune homme y resta plusieurs années à la demande de son père. Une fois de plus, une vérité fut cachée et jamais personne ne la connu.

PART III - LIBERTE ACCORDEE.

Après tant d’années passées à souffrir à cause de son père, Keishi se retrouva enfermés dans un hôpital psychiatrique. D’un côté, il n’était plus battu ni mutilé mais d’un autre côté, il était enfermé et on le considérait comme un fou. Qui pouvait vouloir de ça ? Il n’avait pas le droit de sortir du bâtiment sauf les fois où il faisait beau, et encore. Tout le monde se méfiait de lui et le traitait comme quelqu’un d’anormal. Celui qui avait agressé son père en manquant de le tuer. Chaque jours, il subissait toute une série d’examens tous plus bizarres et désagréables les uns que les autres. Les médecins lui trouvaient toujours un troubles psychologique en plus, ce qui signifiait qu’il fallait aussi subir le traitement avec.
Un jour qu’il était assit sur son lit à fixer le mur blanc pendant un long moment, un médecin entra pour voir Keishi. L’homme avait l’air plus souriant que les autres fois. Bon ou mauvais présage ?

« Keishi, j’ai une bonne nouvelle pour toi.
- Ah bon ? …
- Oui, tu as eu 18 ans il y a quelques jours. Cela signifie que tu peux reprendre ta vie normal et donc partir d’ici.
- Vrai-vraiment ?!
- Mais bien sûr Keishi ! Tu es libre ! »

Le médecin avait un ton rieur et joyeux. Il était heureux que le jeune homme puisse enfin vivre normalement et sortir de cet enfer. Keishi, lui, était toujours assit et heureusement qu’il l’était ! Il serait sûrement tombé à la renverse dans le cas contraire. Il n’en croyait pas ses oreilles et son visage resta figé quelques instants avant qu’un sourire ne se glisse sur ses lèvres. Il attendait ce moment depuis si longtemps et il était enfin arrivé. Keishi se leva et alla prendre le médecin dans ses bras. Le jeune homme retint quelques larmes puis se mit tout de suite à ranger ses affaires.
Il ne quitta l’hôpital que quelques jours plus tard mais il le quitta sans aucuns regrets. Sauf peut-être celui de quitter le médecin qui lui avait annoncé la bonne nouvelle. En effet, il s’était lié d’amitié avec lui et ils riaient souvent ensemble afin de détendre l’atmosphère morbide qui régnait dans l’hôpital. Quand il eut quitté l’endroit, Keishi alla se prendre une chambre d’hôtel. Il ne pouvait pas se payer un appartement et encore moins retourner chez son père, cet homme qui a détruit sa vie. Le jeune homme pensa donc que le mieux était de commencer des études. Il chercha dans plusieurs universités et trouva finalement Kyojitsu. Il y entra et entreprit des études essentiellement dirigées vers la musique, sa passion. Keishi se lia d’amitié avec quelques élèves et ignora les autres. Il n’allait pas souvent en cours et avait des notes catastrophiques sauf en Musique. Un des seuls cours où il daignait assister.
Ainsi, la vie continue.